10.7.17

Des fleurs pour le onzième défi


Une oeuvre de Fantin Latour : Roses

Pour rendre hommage aux fleurs ou à ce tres beau tableau écrivez une  anecdote où les fleurs jouent un rôle, un poème, une lettre d'amour .... Le choix est vaste !

Fantin Latour Roses 1889 Lyon Musée des beaux arts


Si les fleurs ne vous inspirent pas ...  imaginez  un personnage dressant une belle table avec ce broc en verre bleu et les roses ...

Je fais confiance à votre imagination ! Au plaisir de vous lire !

la fleur à la plume !

14 commentaires:

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  3. L'amour des roses
    Lorenzo sentit des picotements irriter la peau de son visage. Depuis qu'on avait tenté de l'empoisonner avec un bouquet, il était sensible aux pollens des roses. Qui avait osé braver l'interdit. Aucune fleur, aucune odeur florale, aucune essence parfumée ne devait séjourner au palais Médicis. Quand il vit les roses, la rage le prit, il tousserait pendant des heures encore. Mais en les observant il les trouva si belles, si fragiles, blanches et roses. Qu'il soit devenu allergique à cette beauté comment était ce possible ? Il ne se risquait plus au jardin et évitait les promenades à Fiesole. Quitte à en mourir il respira le parfum léger du bouquet et se laissa envoûter par le mélange subtil de peur et de bonheur qui montait. Il s'attendait à être pris de toux, à éternuer, à suffoquer mais rien n'arriva, il plongea de nouveau le visage dans le bouquet. C'était un délice qu'il savait mortel. Rien juste un bien-être total. Il s'était privé des années durant de son amour des roses sur la foi de son médecin, les conseils de ses amis. Les Borgia, on tenterait encore de l'empoisonner, on profiterait de cette faiblesse connue, de cette allergie ... c'était peut-être un mensonge, une précaution inutile qui lui avait ôté le goût des jardins, des promenades dans la campagne toscane u printemps, des chevauchées en toute liberté. Qui avait osé ? De petits pas s'approchaient, une petite main se tendait vers lui, vers les fleurs. Pour maman, prego, pas pour toi. Maman a dit pas pour toi. Il retira sa main de sa dague et partagea le bouquet en deux avec l'enfant. Des roses de Damas, celles la ne semblaient pas dangereuses pour lui. On en planterait dans le jardin intérieur du palazzo, des blanches, des roses et des rouges. Et sur sa tombe, il en exigerait des brassées, gravées dans le marbre pour l'éternité. Il enfouit son nez dans les pétales blancs quand une piqûre au visage le fit crier. Il bouscula l'enfant chérie pour que la guêpe cachée au cœur de la fleur épargne la petite Rosalie.
    Odile

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    1. Superbe récit d'une enfance tourmentée par des roses qu'on lui interdit d'approcher, de sentir... sans lui expliquer pourquoi. Les enfants veulent savoir pourquoi ceci, pourquoi cela... C'est à la fois terrible et poétique. Grandit bien petite Rosalie !

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  4. Pour quelques sous
    Dès son arrivée, elle avait remarqué que les fleurs étaient chères, très chères. Après diners et cocktails on mettait les bouquets au frigidaire. Elles tiendraient plus longtemps ! A chaque fois elle frissonnait, elle aimait tant les roses, elle avait froid pour elles

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  5. Les roses de Fantin Latour:


    On a soif! On nous a jetées pèle - mêle, sans la délicatesse à laquelle nous croyons avoir droit et comble de cruauté, tout près d´une carafe d´eau fraiche qui nous fait languir… Ingrats ! Nous sommes les reines des fleurs, nous sommes LA fleur. Il n´est poète digne de ce nom qui ne nous ait pas rendu hommage, mises en vers, chantées. Les sentiments que nous suscitons sont d´ailleurs d´autant plus intenses que notre vie est courte. Et voilà qu´on veut mettre un terme encore plus bref à nos jours. Regardez, certaines d´entre nous ont déjà les pétales écornées, le cœur défait. De l´eau ! Accordez – nous un sursis ! Juste encore un moment, un instant, une étincelle de temps. Tout cela ne sert à rien, ce soir nous ne serons plus, on nous jettera au loin et d´autres viendront prendre notre place. L.

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  7. Les roses d'Ovindoli


    Assise sur le banc de pierre dans la cour, elle observe son mari qui s'affaire pour redresser la cascade de roses rouges qui couvre une partie de la façade, le vent d'hier l'ayant quelque peu malmenée. Il monte sur l'échelle, il descend, il remonte, il taille, il attache, il ligotte, entièrement absorbé par sa tâche. Il lui fait penser à ces gros bourdons qui tournent comme des fous autour des fleurs. Enfin il redescend et contemple fièrement le rosier. C'est vrai qu'il est magnifique, il a au moins une centaine de fleurs aux pétales veloutées, d'un rouge, mais d'un rouge...on dirait un feu d'artifice. Les touristes s'arrêtent et parfois prennent des photos.
    Maintenant c'est au tour de la haie de roses sauvages, celles qui ressemblent aux roses de Damas, avec leur foisonnement de pétales d'un rose intense et leur parfum qui à cette heure embaume toute la cour. Il râle. Ce qu'elles sont envahissantes ! Elles ont presque étouffé les roses jaunes dont il est si fier, des roses grosses comme des artichauts ! Il coupe les fleurs fanées, les feuilles sèches, il contrôle si elles ont des poux. Il va sûrement leur mettre de l'engrais pour qu'elles poussent encore plus, ou remettre de la bonne terre, en tout cas les arroser abondamment. Il a fait si chaud aujourd'hui. Il passe volontiers du temps avec ses roses, il les cajole, les caresse, il leur parle même parfois.
    Elle appuie son dos au mur et regarde les brumes de chaleur se dissoudre dans la vallée du Fucin pendant que s'illumine, sous les derniers rayons, ce qui fut autrefois une île.
    Elle soupire. Ah ! Si j'étais une rose...
    Janine

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  8. Offrande aux corolles de frangipanier.
    On entend le bris des vagues sur la grande barrière de corail .
    L’odeur des frangipaniers flotte , épouse les fumées entêtantes de l’ encens d’une cérémonie du jour de la pleine lune. Immenses les arbres dominent la plage et la recouvrent incessamment d’un tapis blanc crème ou rose nacré.
    Les clochettes des prêtres tintent, écho rassurant au grondement de la mer.
    Les offrandes de fleurs jonchent la plage, s’émeuvent dans l’écume à la lisière de l’eau.
    Vêtues de sarongs aux couleurs vives, fleurs parmi les fleurs, les balinaises saluent les dieux en plongeant les mains dans les pétales de frangipanier, en en serrant une entre les doigts, en la trempant dans l’eau bénite , en la dirigeant vers le ciel pour la laisser choir sur le sol. Dans ce très beau salut-offrande , les pensées et les souhaits s’adapteront à leur désirs. A l’issue du rituel, la balinaise prendra une fleur de frangipanier qu’elle fixera en mémoire du geste dans le chignon de jais de sa chevelure, parfois il y en aura plusieurs un même jour.
    Martine

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    1. Bravo ! Coloré, doux,plein de vie, d'odeurs et de cette petite musique si particulière ! Merci Odile

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  9. Qu’il est agréable de peindre des roses ! Quels modèles ! Elles ne bougent pas, ne discutent pas…et pourtant elles sont si vivantes, indisciplinées presque. Mais le temps presse, je dois faire vite pour saisir sur la toile leur splendeur qui, déjà, laisse apercevoir toute leur vulnérabilité, la précarité de leur existence. C’est peut-être pour ça qu’elles me fascinent et m’inspirent. Federica

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    1. Merci ! J'aime beaucoup ! Des roses qui partent faire un tour ! ce serait une idée ! Elles ne bougent pas mais as faciles à peindre c'est vrai

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  10. Mon frère Alexandre était artiste, ce qui ne lui laissait pas beaucoup de temps à consacrer au développement technologique.
    Alors que nous tournions la page du pliocène, Alexandre n’était pas dans une situation enviable. Depuis que j’avais mangé mon père, il n’était plus sous la protection du patriarche. Il était même en passe d’être rejeté. J’avais bien essayé d’en discuter avec lui et de le convaincre de changer un peu d’attitude. J’avais été jusqu’à le supplier pour sa sécurité. Rien n’y avait fait, Alexandre campait sur sa position, « le sens de sa vie », comme il disait.
    Lorsque les femmes ont fait grève, j’avoue l’avoir laissé tomber. J’avais d’autres chats à fouetter. Rendez-vous compte, les femmes exigeaient plus d’égalité sinon elles refuseraient d’enfanter ! Mettre en péril l’humanité naissante pour un droit à la chasse était bien au-delà de ce que nous, les hommes, pouvions tolérer. J’avais tenté de négocier, sans succès. Alors nous nous sommes regroupés et avons pris nos gourdins dernier-cri. Après tout, quelques coups de bâtons bien distribués pouvaient aussi être un progrès pour au moins une moitié de l’humanité.
    La bataille allait s’engager lorsqu’Alexandre s’est interposé. C’était assez incompréhensible. Il s’est tourné vers le groupe des femmes et a sorti de dessous son pagne, des fleurs qu’il a distribuées à mère et aux autres. Il a fait un grand sourire et il est parti. Les femmes étaient charmées. L’inutile Alexandre venait d’inventer le romantisme et de sauver l’humanité.

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