20.11.17

Défi 6 un repas

Bonjour

Pour cette proposition d'écriture,


Vous avez deux possibilités :

Vous êtes à la cuisine, vous préparez le repas et en effectuant les gestes habituels vous pensez à vos invités ou à la famille qui sera réunie.

Vous êtes à un repas en famille ou entre amis et tout à coup en début de repas ou au dessert l’un des invités se lève et prend la parole.

Dans les deux cas vous intégrez les personnages que vous avez créés.


Bonne écriture,

La plume

4 commentaires:

  1. Adrienne

    Il s'étonne qu'au village où ils habitaient autrefois tous les deux, rien n'ait changé en dix ans: il y a même encore le boulanger, le boucher, le marchand de journaux où il achetait ses billets de loto. L'horloge de l'église marque bientôt midi et pris d'une idée subite, il s'arrête et pousse la porte de la petite boucherie d'Yvan, qui s'est un peu adapté au goût du jour et offre quelques plats préparés, en plus des biftecks, des saucisses et des côtes de porc.

    Encore deux kilomètres. Il ne se demande même pas comment il sera reçu, remonte l'allée, sonne à la porte.

    - Tu n'as pas changé, lui dit-il dès qu'elle entrouvre la porte, et il voit bien que ça lui fait plaisir.

    - Je t'ai apporté du vol-au-vent, lui dit-il encore, une fois qu'elle l'a tout à fait laissé entrer. Il n'y a qu'à le réchauffer.

    - Toi non plus tu n'as pas changé, lui dit-elle alors.

    http://adrienne.skynetblogs.be

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  2. Odile

    Marie Pia décide qu’elle se préparera ses repas, des compositions simples, melon prosciutto et glace.
    Rien de compliqué mais elle a besoin de changer. Tous ces mois à manger cette cuisine de restaurant, tous ces menus dont elle ne choisit rien, parce que le marché ... on ne mange que des produits frais vous comprenez. Elle a du mal à croire ces excuses parce qu’elle trouve au marché une source d’inspiration pour peindre, pour dessiner le début d’un carnet de voyage. Dans ces marchés romains tout est là a profusion avec la plénitude des couleurs. Elle ira chercher ce qui lui fait envie à côté, Piazza Alessandria. Elle aura tout le choix
    Ensuite dans la petite cuisine elle se préparera une assiette toute en orange et bordeaux avec une pointe de vert. Elle imagine les formes, le dessin, les courbes, elle frisera les bords du jambon elle se composera une salade de fruits rouges fraises fraises des bois framboises et groseilles. Elle a déjà en tête les parfums qui mariés dans la coupe sont rehaussés par deux pincées d'épices. Un café pour finir. Elle en soupire d’aise ... plus simple, plus vrai moins prétentieux que cette fausse gastronomie aux sauces lourdes. Cette esthétique de la goutte et des petites portions, on grignote on reste sur sa faim. Aucun goût vrai des alliances baroques et sans cohérence. Elle doit être trop rurale, trop terrienne pour cette cuisine sophistiquée et comme elle est l’hotesse, il n’est pas question de critiquer. Les invités eux sont avares de félicitations mais ...

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  3. Texte de Janine

    Le saltimbanque – 6

    Jean rentra de Barcelone et tenta de reprendre sa vie de tous les jours. Les cours de gym au lycée Fermat, l'entraînement de l'équipe de volley-ball, les circuits en bicyclette de course le long du canal du Midi, mais le cœur n'y était pas. Il n'arrêtait pas de penser à la lettre et il ne savait toujours pas quelle décision prendre. Il avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il était en plein marasme. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il devait en parler à Gaby et qu'elle le prendrait très mal. Il se demanda si elle ne se doutait pas de quelque chose. Cela n'aurait rien d'étonnant, elle flairait toujours les embrouilles, par instinct. Peut-être se faisait-il des idées, mais il lui semblait qu'elle l'avait accueilli avec un drôle d'air et puis elle semblait nerveuse, irritée, même.
    − Tu n'as pas bonne mine, ça s'est bien passé à Barcelone ?
    − Oui, pas mal, rien de spécial. On a perdu le match, le public était pour eux et l'arbitre aussi. Mais je reconnais qu'ils sont plus forts que nous. Leur entraîneur m'a invité dans un restau formidable. On a mangé une paella comme je n'en avais jamais mangé.
    − Meilleure que la mienne ? dit-elle d'un ton agressif.
    − J'ai pas dit ça. Différente.»
    Se sachant bonne cuisinière, Gaby était très susceptible sur ce sujet-là. Il valait mieux parler d'autre chose.
    - Dis j'y pense, Tu es toujours d'accord pour le repas de la Saint-Jean ? Il faudra le dire à mon frère. Ça fait un moment qu'on ne les a pas vu et Nina me manque.
    - C'est qu'elle étudie beaucoup en ce moment. J'ai parlé avec sa mère hier et je lui ai déjà dit pour ta fête. C'est d'accord. A propos... puisqu'on fait une réunion de famille... on pourrait peut-être inviter aussi ta fille, non ?
    Jean devint blême. Il se mit à bégayer.
    − Tu... tu es au courant ? Comment tu l'as su ?
    − J'ai juste voulu mettre de l'ordre dans le garage et je suis tombée sur la lettre. Bien planquée ! Quand est-ce que tu comptais me le dire ?
    − Je ne savais pas comment m'y prendre ! En fait, j'ai beau y penser, je ne sais pas quoi faire.
    − Tu m'étonnes. Par contre courir après tout ce qui bouge, ça tu sais.
    − C'était y a longtemps. Tu sais bien que j'ai changé.
    − C'est toi qui le dit. Mais les faits sont là et ils se manifestent ! Tu as une fille et tu ne peux pas faire comme si elle n'existait pas.
    − Ecoute... je regrette, vraiment. Ne le prend pas mal...
    − Comment veux-tu que je le prenne ? Est-ce que tu te rends seulement compte du choc que ça a été pour moi ? Comment je me suis sentie ? Tu m'as trompée et tu as fait un enfant à une inconnue alors que je venais de perdre le nôtre ! Tu comprends ça, le nôtre ?
    − Je comprends. Je te demande pardon.
    − Pas question, cette fois je ne pardonne pas, c'est trop facile ! Tu vas en baver, c'est moi qui te le dis !

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  4. Voici le texte d’Emilie pour le défi 6 de Charlotte :



    Le dimanche la boulangerie était fermée, Charlotte se leva tôt quand même, aida sa mère dans la maison et se prépara à partir. En plus de la farine et du pain, elle emporta des œufs et une tranche de lard. Ses parents, en tant que boulangers, souffraient moins des restrictions, ils avaient toujours du pain à table, mais aussi une monnaie d’échange avec les autres commerçants ou les clients qui avaient de la famille à la campagne et en ramenaient des produits. Charlotte ne souffrait pas de la faim, mais elle était malade de voir les gens repartir de sa boutique les mains vides, après trois heures de queue, parce qu’elle avait écoulé tout ce que son père pouvait produire avec le nombre de sacs de farine qui lui étaient attribués.

    Elle arriva chez Mme Callas un peu avant midi, celle-ci l’attendait. Elle était un peu impressionnée de se retrouver chez une personne qu’elle ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam.

    Bonjour, je vous ai amené de la farine, du pain, des œufs et du lard.
    Parfait, nous allons pouvoir faire une omelette et une tarte aux pommes, asseyez-vous je vous en prie.
    C’était une femme grande et mince, habillée simplement mais élégante. Charlotte la regarda s’affairer un moment en silence. Elle faisait les mêmes gestes que sa mère pour préparer le repas, mais elle y mettait plus de délicatesse, ses mouvements étaient précis.

    Notre chef de section est inquiet, il a l’impression que nous sommes sous surveillance. Une de nos nouvelles recrues a eu un comportement étonnant récemment, demandant des détails qui ne le concernaient pas. Il a été aperçu à des endroits où il n’est pas sensé aller. Nous pensons qu’il a pu être arrêté et relâché contre des renseignements. Je sais que vous avez pour mission de faire passer des renseignements au réseau en les cachant dans leur pain.
    Oui, mais je n’ai de contact direct avec aucun membre du réseau, tout se passe par écrit et je ne connais aucun visage, à part le vôtre …
    Tous nos moyens de communication habituels sont compromis pour le moment. Nous devons être prudents.
    Elles partagèrent leur omelette pendant que la tarte aux pommes cuisait. Elles profitèrent de ce moment d’intimité pour faire connaissance. Charlotte fit un récit succinct de son enfance et écouta avec intérêt Mme Callas parler de sa vie, de son métier de sage-femme. Elle était tellement humaine et douce, ce métier lui allait bien. Charlotte, elle, n’avait jamais eu le choix. Fille de boulanger, elle se devait de travailler avec ses parents. La guerre n’arrangeait pas leur besoin d’aide, au contraire. Après, peut être pourrait-elle prendre une autre voie.

    Mme Callas lui proposa de revenir le dimanche suivant ce que Charlotte accepta avec plaisir.

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